Mots à un suicidé

Mon meilleur ami est parti. Je n’ai plus personne à qui parler. Alors j’écris.
J’écris pour survivre…

Never Mind.

Est-ce que ça aurait changé quelque chose si on s'était mis en couple quand tu me l'as demandé il y a trois ans? Est ce que ça aurait changé quelque chose si tu t'étais mis en couple avec moi l'année dernière? Est ce que notre petit jeu t'a tué? Est ce que c'est de ma faute? Est ce que j'ai perdu l'homme de ma vie? (...)

Mon portable sonne

Ca me rappelle janvier 2002. Mon premier portable, un Nokia 3310 , l'époque où on savait faire de bons portables. Le genre qui ne se casse pas à la première éraflure. Ma mère était contre. Mon père était pour. Je pense sérieusement que mon père a du négocié ça au lit avec elle. Et au final, je l'avais eu, mon portable. On ne se connaissait pas tout à fait très bien. Tu as pris mon numéro, je n'ai jamais su chez qui ni comment. Je recevais trois appels anonyme par jour. "Appel inconnu". Je ne savais pas que c'était toi. Au lieu de raccrocher, j'écoutais. J'écoutais la (...)

Il pleut

.Ca me rappelle décembre 2004. Je venais de faire mon entrée au lycée. Tu m'avais appelé un soir en panique parce que tes parents t'avaient mis à la rue. A cause de tes résultats scolaires... Et je me rappelle... Il pleuvait. J'ai enfilé mon anorak et je t'ai rejoint. Mon père criait que si je mettais un pied en dehors de la maison à "cette heure ci" alors il me déshériterait... A l'époque sur msn, il était écrit sur mon avatar "i like walking in the rain because nobody knows that i'm crying". Je t'avais rejoint au niveau du centre commercial et on s'était réfugié au parking. (...)

RIP

Tu es parti lundi. Je ne pourrais pas aller à ton enterrement. Mauvais timing et en plus j'ai franchement la flemme. Je sais profondément que cette phrase t'aurait fait rire. Voilà... tu es parti. J'espère que tu es délivré de tout ce mal que tu ressentais en toi depuis plus d'un an. J'espère que tu as trouvé la réponse à toutes tes questions. J'espère que le paradis blanc existe. Car le paradis blanc, crois moi, tu le mérite. Hier j'ai dormi les larmes aux yeux. Pendant la nuit, je suis persuadée que tu es venu me voir. J'ai ressenti une chaleur immense dans ma main. (...)